|  | Le musée de l'Acropole 
  
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    ATHÈNES : 
    
    le musée de l'Acropole 5/64 - 
    La période archaïque : les 
    offrandes | 
    
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         Les frontons et les koré de la période archaïque du 
    musée de l'Acropole font en grande partie sa renommée. Ces sculptures détériorées 
    appartenaient à l'Acropole avant sa destruction par les Perses en 480 av. 
    J.-C. Elles ont été enterrées pieusement (offrandes) par les 
    Athéniens dans l'enceinte de l'Acropole (le téménos). C'est ainsi que l'on 
    doit paradoxalement leur conservation à un acte de destruction. 
      
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           | Toutefois, ces offrandes à Athéna Polias n'étaient 
    pas une nouveauté, les premières remontent au VIII° siècle av. J.-C. Il 
    s'agissait alors d'offrandes votives de 
    
    chaudrons en bronze
    montés sur trépieds. Les anses de ces chaudrons sont décorées de chevaux et 
    de figurines masculines. Au VII° siècle, les chaudrons suivent la mode 
    orientale (de Babylone) en s'ornant de griffons et sirènes. Il faudra 
    attendre la fin du VII° siècle av. J.-C. pour les premières offrandes en 
    marbre sous la forme de bassins lustraux. 
             La 
        tête de griffon* ci-contre, a été réalisée avec la technique de la fonte 
        à la cire perdue dont les Grecs apprirent à maîtriser le procédé auprès 
        des bronziers orientaux. Ce griffon décorait, avec cinq autres têtes du 
        même genre, le col d'un chaudron en bronze martelé. Ce type de chaudron 
        pouvait atteindre des tailles énormes, Hérodote parle d'un chaudron de 
        10 000 litres destiné au roi de Lydie, Crésus. * griffon : 
        monstre fabuleux originaire de l'est avec un corps de lion et une tête 
        d'aigle. 
        
        Griffon ci-contre :Musée 
        Barbier-Mueller Genève
 Origine :  Péloponnèse ou Samos (temple d'Héra) - 610-600 av. 
        J.-C.) - H : 16,8 cm.
 
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         | A la même époque, les Athéniens déposaient d'autres types d'offrandes sur 
    l'Acropole, tels les 
        
        loutrophores qu'on a trouvées en grand nombre 
        près du petit sanctuaire dédié aux nymphes du mariage. La loutrophore 
        est un vase rituel à grand col dans lequel on transportait l'eau 
        utilisée pour les bains nuptiaux. L'eau était apportée par les amies de 
    la mariée depuis la source Callirrhoé (près de la rivière Illisos) qui 
    passait pour favoriser la fertilité. Dans les tombes, on trouve un autre type de loutrophore 
        utilisé pour la toilette du mort. Le fond du vase est percé pour 
        permettre la communication avec le mort, le décor de serpents sur 
        l'embouchure et les anses confirme la fonction funéraire (le serpent 
        étant associé au monde souterrain des enfers). Le décor de la panse est
        
        divisé en registres superposés alternant motifs 
        décoratifs (sphinx, rosettes, tresses, dents de loup, motifs en 
        escalier, spirales, pétales) et scènes figurées (couples dansant au son 
        de la double flûte, défilé de chars).
 Ce type de vase 
        fait 
        la transition entre l'époque géométrique (motifs abstraits, défilé de 
        chars) et l'époque orientalisante (sphinges, rosettes, tresses, 
        importance de la figure humaine) qui marque le VIIe siècle av. J.-C.
 
        Loutrophore ci-contre :Musée du Louvre
 Origine : Athènes - Vers 690 av. J.-C. - H 
        : 80 cm ; D : 27,50 cm.
 Peintre d'Analatos (peintre 
        anonyme, appelé par convention de cette façon, lieu de découverte en 
        Attique d’une de ses productions - 
    hydrie - au 
        début de sa carrière).
 
    Cliquez 
    pour agrandir le vase. |  |  
  
    | La 
    croissance des offrandes Les offrandes sont encore assez rares jusqu'au 
    milieu du VI° s av. J.-C., elles deviennent très abondantes entre -525 à 
    -480. L'augmentation des offrandes suit sans doute la prospérité d'Athènes 
    qui s'accroît à partir de -570. Mais il est aussi à remarquer que les 
    offrandes s'accroissent fortement après la mort de Pisistrate (-528). Il y a 
    donc sans doute aussi une raison politique à la multiplication des 
    offrandes. Les fils de Pisistrate auraient pu ouvrir l'accès à l'Acropole à 
    l'aristocratie après une certaine réconciliation. La bourgeoisie 
    s'enrichissant aurait pu aussi accéder aux offrandes sur l'Acropole alors 
    qu'elle en était exclue auparavant.
 Pourquoi des offrandes ?
 L'offrande c'est une pratique qui consiste à offrir 
    un objet conséquent à un dieu à l'occasion d'un événement heureux pour 
    plaire au dieu, le remercier ou lui demander une faveur. Mais cet acte de 
    piété du dédicant (celui qui offre) flatte aussi sa vanité car si l'objet 
    consacré est désormais la propriété de la divinité, il reste aux yeux de 
    tous dans le sanctuaire et profite à la notoriété du donateur, il montre sa 
    richesse et sa générosité.
 Les offrandes, à quelle occasion ?
 Les offrandes à cette époque correspondent le plus 
    souvent à la dîme d'une somme acquise (cela peut être le butin d'une 
    victoire) ou les prémices d'une récolte ou d'une activité nouvelle.
 Les auteurs des offrandes ?
 Selon les inscriptions dédicatoires, la plupart des 
    offrandes ont une origine privée, la première dédicace publique date de 
    -505, elle commémore la première victoire militaire du régime démocratique. 
    Après la mort de Pisistrate, la  plupart des offrandes proviennent 
    d'artisans modestes*, notamment de céramistes qui rendent hommage à leur 
    déesse Athéna Ergané (protectrice du travail manuel). Les offrandes 
    aristocratiques, moins nombreuses**, concernent des distinctions, les 
    offrandes bourgeoises, une réussite. Toutes les classes sociales participent 
    donc aux offrandes sur l'Acropole mais elles sont diversifiées en fonction 
    du statut social
 
    * on trouve des 
    lavandières, des vendeuses de pain ** 
ce qui est 
    une particularité de l'Acropole par rapport aux autres grands sanctuairesLe matériau utilisé pour les offrandes ?
 Tous les matériaux existants ont été utilisés, mais ici 
    encore il y a une hiérarchie en fonction de la classe sociale ; céramique, 
    bois, pierre, bronze, métaux précieux.
 - la céramique :
 Les offrandes en terre cuite sont les plus communes compte tenu de 
    l'abondance de l'argile en Attique. Les vases dédiés à Athéna étaient sans 
    doute conservés dans des lieux abrités et peut-être clos. Les plaques en 
    terre cuite peintes étaient accrochées, elles représentent le plus souvent 
    Athéna, certaines étaient même faites en série (Athéna Promachos sur son 
    char). Des petites figurines peintes de couleurs vives et représentant une 
    coré debout, tenant un bouton de fleur sur la poitrine, étaient faites en 
    très grandes séries.
 - le bois :
 Les offrandes en bois sont attestées par les écrits, elles étaient 
    nombreuses et parfois précieuses : instruments de musique, coffres ouvragés, 
    statues peintes, sans oublier la célèbre statue d'Athéna Polias.
 - le bronze :
 Le bronze restera l'offrande la plus prestigieuse jusqu'à la fin du IV° s 
    av. J.-C. La mode des chaudrons sur trépied passée, on trouve de la 
    vaisselle en bronze, surtout des patères. Les femmes offrent assez souvent 
    des miroirs à manche figurés, un couros levant les bras. Les figurines 
    représentant Athéna Promachos (guerrière), casquée tenant le bouclier et 
    brandissant la lance, sont très nombreuses. Toutefois, la coutume d'offrir à 
    une divinité une statue de son sexe (donc féminine pour Athéna) est tempérée 
    par l'existences des concours sportifs panathénaïques qui ne concernent que 
    les hommes. Ceux-ci, pour commémorer leur victoire, décernent une statue de 
    couros.
 - La pierre
 Jusqu'à la fin du VI°siècle av. J.-C., la sculpture monumentale reste en 
    calcaire tendre (poros) tandis que les statues en ronde-bosse utilisent le 
    marbre de Naxos (les deux premières statues de femme conservées datent de 
    vers -570 et sont sans doute des importations). Ce n'est qu'au V° siècle av. 
    J.-C. que le marbre du Pentélique est utilisé.
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