L'emplacement de la colonne a été entourée sur le plan ci-dessous

127 colonnes réparties sur une double colonnade
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Les étapes de la
construction.
L'Artémision a une histoire
mouvementée, Strabon prétend qu'il aurait été
pillé sept fois. Les archéologues autrichiens ont pu reconstituer cinq
phases différentes dans sa construction :
- Le premier temple aurait été construit vers 650 av JC et détruit peu
après par les Cimmériens.
- Le deuxième temple (fin VIIème siècle av JC) aurait repris ce qui
restait du premier en l'agrandissant. Au VIème siècle, un grand autel
avec des rampes fut aménagé.
- Le troisième temple (560-500 av JC) reprend le deuxième avec des antes
en plus.
- Quand Crésus, roi de Lydie, s'empare de la ville, il décide de
construire un grand temple majestueux, pour cela, il fait appel à des architectes renommés (dont Théodore qui avait construit le
temple d'Héra à Samos). Sur un
soubassement gigantesque (115 m sur 55 m) s'élevèrent 127 colonnes
ioniennes monolithes disposées en double rangée, hautes de 19 m avec un
diamètre de 1,20m, dont
36 portaient
des reliefs sculptés par Kroisos. Le toit était recouvert
de dalles de marbre et l'architrave pesait 24 tonnes. C'était alors le plus
grand temple construit en marbre. Pour éviter les tremblements de
terre, l'architecte plaça les fondations sur un terrain marécageux qui
fut couvert d'une couche de charbon de bois surmontée de sacs de peau
afin d'amortir les secousses sismiques. Le temple fut achevé vers 400 av
JC, les cloisons et les plafonds étaient en bois.
Soucieux de se rendre immortel par un exploit mémorable, Erostrate mit le
feu au temple en 346 av JC, la nuit même de la naissance d'Alexandre (on
raconte qu'Artémis était partie cette nuit-là pour assister à la
naissance du futur conquérant). Mais certains doutent qu'un seul homme
ait pu mettre le feu à ce temple bien gardé et pensent que les
responsables sont les prêtres eux-mêmes, ils auraient volé les bijoux
du temple et y auraient mis le feu en dénonçant comme coupable un fou
sans défense.
- Les Ephésiens reconstruisirent donc un cinquième temple en respectant
le plan et l'architecture du précédent, les plus grands architectes et
artistes de l'époque auraient apporté leur concours à sa décoration :
Praxitèle, Scopas... Quand Alexandre le Grand entra à Ephèse après
avoir vaincu les Perses, le temple n'était pas encore achevé, il promit
de prendre à sa charge les frais pour le terminer à condition que son
nom fut gravé sur la façade. Les Ephésiens trouvèrent une astuce pour
décliner l'offre d'Alexandre, ils lui décernèrent le titre de dieu et
dirent ensuite qu'il ne serait pas juste qu'un dieu fasse construire un
temple au nom d'un autre dieu. Le temple fut achevé au milieu du IIIème
siècle av JC et attira des foules de pèlerins. Lorsque Lysimaque, en 287
av JC décida de déplacer la ville plus au S-O, l'Artémision se trouva
isolé. On l'entoura d'une enceinte sacrée qui jouissait du droit
d'asile. Néron (54-68) pilla le premier les trésors du temple puis en
265 ap JC, les Goths le détruisirent. Mais le temple fut à nouveau
restauré. Ce fut en réalité le christianisme et notamment l'édit
de Théodose (fermeture des cultes païens) qui ruina le sanctuaire définitivement. Les premiers
chrétiens d'Ephèse ayant souffert de fortes persécutions
gardèrent une grande rancune contre Artémis, devenus majoritaires, ils
anéantirent le temple définitivement qui devint une carrière de pierre
pour la construction des basiliques de St Jean et de Ste Sophie à
Constantinople. Peu de temps après, les alluvions apportées par le
fleuve recouvrirent les restes du temple et effacèrent toute trace. Il
fallut attendre 1869 pour retrouver l'emplacement du temple.
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